Ce site rassemble de nombreux éléments concernant l’histoire des RASPAUD à travers les siècles

Origine du nom « RASPAUD »


Le nom RASPAUD dérive du vieux germanique « RASPon WALDan ». Raspon signifie « gratter », « griffer », « défricher » et Waldan signifie « gouverner », « administrer », « posséder » ; Raspon-Waldan pourrait donc signifier : « Le chef de ceux qui vivent sur le domaine qui a été défriché ». Ce nom est apparu en Provence, dans le Lubéron, au début du Vème siècle lors de l’invasion du sud de la Gaule par les Wisigoths. Le nom est apparu tout d’abord sous la forme RASPWALD (en ne conservant que les syllabes accentuées) ; phonétiquement : « ʁaspɔ:ld ». En langue romane, c’est la graphie RASPAULD qui s’est imposée.
Cette orthographe RASPAULD est encore utilisée en 1582, concurremment à l’orthographe RASPAUD1, dans l’acte de mariage de Jean Jacques de RASPAUD avec Jeanne de Villeneuve.
L’orthographe RASPAUD est restée stable depuis, mais des orthographes dérivées découlant d’altérations diverses, sont apparues. Ce sont principalement RASPAUT, RESPAUD et RESPAUT, mais l’on trouve aussi quelques RASPAU, RASPEAU, RESPEAUD, RESPAUX, RASPEAUD ou RASPEAUX.
Aujourd’hui au début du XXIème siècle, sous l’orthographe RASPAUD, on trouve près de 600 personnes2. Sous les orthographes dérivées on trouve environ 650 RESPAUD, environ 350 RESPAUT, 100 RASPAUT, 15 RASPEAU et 10 RASPAU. Les orthographes RASPEAUD, RASPEAUX, RESPEAUD et RESPAUX, qui existaient encore au XVIIIème siècle se sont éteintes aujourd’hui.
Au total, ce sont donc 1700 personnes environ qui portent le nom RASPAUD, y compris les orthographes dérivées.
A la fin du XIXème siècle, 90% de tous ces « RASPAUD », se situaient dans quatre départements, la Haute Garonne, l’Ariège, l’Aude et les Pyrénées Orientales, dans un rayon d’une centaine de kilomètres autour d’un centre situé entre Foix, Pamiers et Mirepoix, dans l’Ariège. Ailleurs en France, 5% des RASPAUD étaient situés en Dordogne et 4% dans le Var. Cette très faible dispersion et le faible nombre de porteurs de ce nom indiquent qu’il s’agit là très probablement d’un nom monophylétique, c’est à dire d’un nom qui au départ n’était porté que par une seule personne ou une seule famille.
Les variantes orthographiques de ce nom sont liées aux différences de prononciation locales ou aux habitudes orthographiques des langues régionales : l’occitan toulousain, le gascon et le catalan. Les RASPAUD dominent dans l’occitan toulousain, 80% des RASPAUT ou des RESPAUT se situent dans la région des Pyrénées Orientales de langue catalane, et 70% des RESPAUD sont dans la région du Couserans et surtout du Séronais (Région de Saint Girons et de La Bastide de Sérou, dans l’Ariège), région de langue gasconne.
Ces variations d’orthographe ont pu être observées au sein d’une même famille : par exemple, à La Bastide de Sérou, dans l’Ariège, le fils de Paul RASPAUD, Jean, est enregistré dans l’acte de baptême, en 1737, sous le nom de RESPAUD ; les deux fils de Jean seront enregistrés RESPAUD, mais sa fille sera enregistrée RASPAUD. Lorsque Jean RESPAUD sera témoin d’une naissance en 1763 dans le village de Loubens situé à 7 kilomètres de La Bastide de Sérou mais en région de langue languedocienne, il sera noté RASPAUD ! – Autre exemple en Cerdagne, entre Font Romeu et Perpignan, vers 1730, les enfants de Jean RESPAUT sont enregistrés sous diverses orthographes : RESPAUT pour sa fille Marie Thérèse, RESPAUD pour son fils François et RESPAUX pour sa fille Marie Anne.
Cela illustre bien le lien qui existe entre les diverses orthographes des noms dérivés de RASPAUD qui font tous partie de la même « famille ».
Bien entendu les Raspaud du XXIème siècle ne sont pas les descendants de ceux qui, au Vème siècle, portaient le nom Raspwald. Au début du VIème siècle les wisigoths sont chassés de la Gaule mais le nom Raspwald ou Raspaud, reste attaché au domaine sur lequel ils vivaient. Au Xème ou XIème siècle, ce nom sera repris par les occupants du moment, et ce sont eux les ancêtres des Raspaud du XXIème siècle.

  1. De nombreux noms de famille français se terminent par « aud » ; ils dérivent eux aussi du vieux germanique « waldan » ↩︎
  2. Ce chiffre ainsi que ceux qui concernent les orthographes dérivées, sont des estimations et comportent une incertitude de l’ordre de 20%. ↩︎