Les Garaud, l’anoblissement de la famille et la transmission aux Raspaud
Bernard GARAUD, né vers 1270, est un notable toulousain qui a amassé une fortune considérable grâce à ses activités de commerce et de négoce et Il est probable qu’il ait joué un rôle important dans la vie économique et sociale de Toulouse.
Son fils, Raymond GARAUD (parfois appelé François Raymond Garaud), voit le jour vers 1315. Marchand drapier de profession, il perpétue ainsi l’ascension sociale de sa famille. Il s’associe avec Pons de PUYBUSQUE pour fonder et diriger une manufacture de draps située au Bourguet-Nau, un quartier près du centre de Toulouse.
Le succès de leur entreprise permet à Raymond Garaud d’accroître considérablement sa richesse. Vers 1350, il réalise une acquisition foncière significative en devenant propriétaire d’une part substantielle de la seigneurie de Colomiers, signifiant une étape importante dans l’ascension sociale de la famille Garaud. Il rachète pour cela les parts du coseigneur d’AIGREMONT, qui a succédé à Gaspard DURAND, le signataire de l’acte de paréage signé en 1318 avec le roi Philippe V.
Son fils, Thomas GARAUD, devient Capitoul en 1373.
En 1412, c’est son petit-fils Jean GARAUD qui devient Capitoul à son tour et qui complète, en 1439, le domaine acquis un siècle plus tôt par son grand-père, en rachetant les parts du coseigneur DELRIEUX.
Les charges de capitoul du père et du fils ont anobli la famille GARAUD.



Guillaume (ou Guilhem) RASPAUD est né vers 13701. Il est changeur mais aussi, comme les GARAUD ou les PUYBUSQUE, marchand de Toulouse. Son commerce porte sur diverses denrées qu’il achète, transporte et revend mais son activité principale est probablement le commerce du fer ; il est d’ailleurs qualifié de « marchand ferrier » dans un acte commercial passé à Pamiers en 1412 ; dans cet acte Guillaume RASPAUD achète du fer à Pamiers.
Son commerce et sa fortune ont fait de lui un notable de Toulouse.
Sa position sociale permet à son fils Pierre Raymond RASPAUD, d’épouser en 1430 Géraude de GARAUD, la fille unique du Capitoul Jean GARAUD. Dans l’acte de mariage, Jean Garaud fait son gendre « héritier universel de sa fortune et de ses titres de noblesse ».
Conformément à la volonté de Jean GARAUD qui souhaitait que ses descendants portent le nom de GARAUD, Pierre Raymond RASPAUD adopte le nom de GARAUD ; il en sera de même pour son fils Pierre… mais les descendants qui suivront reprendront le nom RASPAUD2.
Cette « alliance adoption » dote les Raspaud de la coseigneurie de Colomiers, les propulsant au sommet de la noblesse et de la richesse toulousaine. Désormais membres de l’aristocratie locale, ils contracteront des alliances avec les familles les plus influentes et prestigieuses de la ville : Les ROBIANE, PUYBUSQUE, RESSEGUIER, VINHES, HEBRARD, VILLENEUVE.
Signe de leur rang élevé, les Raspaud sont inhumés dès la fin du XVe siècle dans l’église Sainte-Radegonde de Colomiers, devant le grand autel.
Les RASPAUD nés au château, ajouteront désormais la particule à leur nom.
La Seigneurie de Colomiers, qu’ils partagent avec le Roi, restera dans la famille jusqu’au début du XVIIIème siècle.
Fidèle à la tradition de nombreuses familles bourgeoises anoblies avant le XVIe siècle, les Raspaud sont demeurés écuyers, sans ambitionner d’autre titre nobiliaire.
